De nombreuses personnes s’interrogent et s’angoissent à l’approche des fêtes de fin d’année.
Elles apprécieraient avoir quelques informations qui pourraient les aider à vivre ce moment plus sereinement.
Ainsi, je me suis penchée sur ce sujet et vous livre quelques pistes de réflexion, en espérant que cela suscite chez vous qui souffrez de TCA des réflexions qui vous aident à avancer, à combattre vos démons, et peut être effectuer quelques pas de plus pour cheminer vers la guérison.
Tout d’abord, quelles questions vous posez vous?
Je vais devoir manger de tout en présence de ma famille, d’amis, cela m’angoisse, vais je y arriver?
Ou bien, je pense que je ne vais pas y parvenir, comment trouver un moyen de dissimuler mon problème?
J’appréhende les commentaires et jugements de mes proches, sur mon comportement alimentaire, sur mon apparence physique, voire même simplement sur mes idées?
Quels mets les plus hypocaloriques choisir?
Comment gérer les éventuelles douleurs digestives si je mange plus que ce dont j’ai l’habitude?
Et certainement moulte questions auxquelles je n’ai pas pensé…
Les réponses, vos réponses se trouvent dans les pistes de réflexion suivantes :
-quels SENS, quelles significations ont pour vous les fêtes de fin d’année?
-aimez vous les fêtes de fin d’année ou pas? pourquoi?
-Comment viviez vous les fêtes de fin d’année lorsque vous étiez plus jeune?
-Que feriez vous vous même pour aider une personne que vous aimez à vivre ce moment supposé festif dans les meilleurs conditions possibles ?
Il y a autant de réponses possibles que de personnes ! et les réponses se trouvent en chacun de vous… banalités me direz vous, et pourtant, cela vaut le coût que chacun y réfléchisse attentivement. Prenez un bloc notes et répondez précisément à toutes ces questions pendant une dizaine de minutes, cela vous aidera probablement.
Voici donc quelques idées :
Premièrement, l’esprit de communion, de partage
Que vous soyez croyant ou athée, l’esprit qui devrait se dégager systématiquement de ces retrouvailles est le partage, le fait de vivre un moment de communion, de rassemblement. Il est vrai que notre société de consommation galopante a, en grande partie, phagocyté la simplicité et le minimalisme qui devraient être de rigueur. Ainsi certaines en auront l’appétit coupé juste à la vision de ces tables « orgiaques » , quand d’autres iront vomir l’abondance (qu’ils auront accepté par bienséance) en un coin plus reculé. Misez sur le plaisir des retrouvailles, des moments partagés, de ce que vous avez à offrir, sans focaliser sur le côté pantagruélique du repas.
Je disais donc simplicité :
Et si la simplicité commençait tout bonnement, dans notre comportement, à goûter un peu de tout (sauf vraiment les aliments exécrés : sur le plan émotionnel, cela s’appelle le dégoût et fait intervenir des zones du cerveau dont vous ne pouvez prendre le contrôle ! alors autant respecter votre corps tout de même), en quantité supposée physiologiquement acceptable (par le corps et l’esprit!), soit une demi paume à une paume de main selon votre appétit et le nombre de plats proposés ; bien entendu, s’il y a trois entrées, deux plats de résistance, avec trou normand au milieu et chariot de desserts, il semble acceptable de ne prendre qu’un quart ou une demi paume de main en terme de quantité ; cela dit, ce type de repas doit bien durer 3 ou 4 heures, cela vous laisse le temps de digérer.
Ne vous forcez pas à terminer coûte que coûte la dinde ultra sèche de tante Simone au risque d’ être dégoûté(e) à mi repas pour la journée entière. Ecoutez vous un peu aussi (votre instinct profond, avant la maladie, quel était il ?), il est probablement possible de trouver une demi mesure entre tout (prendre de tout trois fois pour faire plaisir aux autres et/ou obéir à votre pulsion boulimique puis tout rejeter ensuite) et rien ou quasi rien si le côté restrictif prend le dessus.
Et si l’on disait aussi dégustation ?
Ceci implique en petite quantité, mais aussi pleine conscience, en sachant apprécier le raffinement. Pendant le repas de Noël ou du nouvel An, il ne sera pas question de souvenir (voir la Madeleine de Proust) mais de vivre pleinement l’instant afin peut être de se forger des souvenirs mémorables, et qui sait, agréables : en lisant cette description, ne pensez vous pas que l’instant vécu était intense, plein, concentré ? Le sens du détail est tel qu’il ne peut que l’être! Eh oui, manger en pleine conscience fait partie des 3 axes de recherches actuels pour la gestion thérapeutique de l’anorexie et des TCA. Lors de la dégustation, mettez en action tous vos autres sens (autres que le goût), et appréciez le raffinement de la table de fêtes, de la délicate frise qui ceinture le rebord de votre assiette en porcelaine, de la tenue élégante de votre cousine, du soin que vous avez vous même apporté à votre tenue (d’abord pour vous et en accord avec vos goûts, ensuite pour ceux que vous appréciez).
Ensuite, je mentionnerai l’oubli
Oubliée la balance, une fois pour toute sauf pour votre suivi médical par l’équipe soignante, ET oubliez le comptage des calories! Je ne vous donnerai pas de recette pour prendre ce qu’il y a de moins calorique car cela ne serait pas en accord avec ce que je pense. Je ne jugerai pas toutefois que vous le fassiez, puisque cela fait partie de la maladie ; mais on est là pour réfléchir aux moyens de profiter, de lâcher prise, de communier, et non de calculer, de dissimuler, de faire semblant.
Une petite parapharmacie de soutien
Sauf contre indication par votre médecin, il est souvent possible d’avoir recours au :
-Charbon activé pour pour soulager les flatulences, les gaz intestinaux, les ballonnements, l’aérophagie, la mauvaise haleine, la diarrhée, la gastro-entérite. A ne pas prendre en même temps que vos autres médicaments.
-Spasfon Lyoc en cas de douleurs digestives,
-Citrate de Bétaïne lorsqu’on en a « gros » sur le foie car il favorise le métabolisme hépatique : en somme, lorsque l’on éprouve des difficultés à digérer parce que l’on a ingéré plus que notre habituelle quantité, et/ou bien si les aliments sont plus riches qualitativement.
Eviter de boire de l’alcool surtout si vous prenez d’autres médicaments (anti dépresseurs entre autres).
Mastiquez lentement en savourant lors d’un exercice de pleine conscience, cela vous aidera à digérer.
Et si Noël, c’était votre Natalis?
Je fais référence ainsi à une nouvelle naissance, une renaissance, une naissance de vous même sans la maladie ; cela ne pourrait s’accomplir en un jour, mais si c’était ou si c’est votre voeu, votre souhait le plus cher, pourriez vous vous donner comme ultime objectif de faire de ce jour le début du pèlerinage vers une vie sans TCA et vous y atteler sans relâche? Ce serait la meilleure promesse, le plus beau cadeau que vous pourriez vous faire.
Ce n’est pas si simple, me direz vous ; j’en ai pleinement conscience, j’ai accompagné la chair de ma chair dans la lutte contre l’anorexie et j’aurai tout donné pour la lui prendre cette maladie (y compris ma propre vie), mais jamais oh grand jamais je n’ai abandonné. Et le combat continue au quotidien. Tous les jours un pas de plus, même en descente (il faudra que le dénivelé soit toujours positif au terme de votre combat!), même quand c’est dur : patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Et pour finir, soyez bienveillant et clément avec vous, comme vous le seriez avec la personne que vous chérissez le plus.
Je vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d’année, et vous invite à partager dans les commentaires vos astuces afin que tout le monde en profite. ZEN