Amélie Nothomb a souffert d’anorexie

Les débuts de la maladie

Dès l’âge de 13 ans et demi, Amélie Nothomb a souffert d’un trouble du comportement alimentaire, l’anorexie mentale. Celle ci fut dramatique. Elle avait décidé de ne plus jamais manger et s’est tenue à ce principe ; si bien, qu’au bout de deux ans, elle mesurait 1.70 mètre et pesait 32 kg!

La prise de conscience du risque mortel

A 15 ans et demi, elle a compris qu’elle risquait de mourir. Elle ne voulait pas mourir ! Elle voulait juste être la plus maigre du monde ! Elle avait malheureusement, au cours de ces deux dernières années, intégré la nourriture comme un démon, un diable.

Ses déclics et actes thérapeutiques
quand le corps force l’obéissance de l’âme

A 16 ans, en plein été alors qu’il faisait chaud, elle vécut comme une séparation corps et âme : son corps alla se nourrir en pleine nuit alors que son âme ne voulait pas! Son âme était en guerre complète contre son corps. Mais son corps, à ce moment l’a sauvée!

l’écriture-thérapie

A 17 ans , elle a commencé à écrire, sans ambition particulière d’écrivain : elle a commencé à écrire un roman, son premier roman, travail difficile, effectué sur deux ans d’efforts intenses. Elle ignorait encore que cette écriture fut thérapeutique puisque peu à peu, le corps et l’âme semblaient se ressouder, se réconcilier.

Elle allait de mieux en mieux suite à ce travail d’écriture, qui se révéla être un travail de suture du corps et de l’âme ; elle restait malade : pour elle, manger n’était pas naturel, était compulsif mais l’anorexie était en voie de résolution.

Elle explique aussi ici comment l’écriture et l’exil au Japon l’ont sauvé de l’anorexie.

l’exil

A 21 ans, elle partit à l’autre bout du monde :  de la Belgique, elle s’exila au japon, son pays natal. Le fait de de recommencer sa vie ailleurs lui procura un sentiment de nouvelle vie et de nouvelle identité qui a solutionné ses TCA.  Elle écrit toujours, aux premières lueurs de l’aube, 4 h par jour au minimum, intensément. Elle réalise alors qu’elle possède un corps qui fonctionne, qui peut produire, qui peut aimer, qui peut marcher en montagne … Elle livre son message dans ce témoignage : guérir de l’anorexie et d’autres troubles du comportement alimentaire est possible !

Elle se décrit toujours comme quelqu’un qui mange “bizarrement”, mais peu importe, elle mange avec plaisir et l’alimentation n’est plus un problème pour elle !

Que retenir de ce témoignage?

Authentique, sincère et sans fioritures, Amélie évoque cette décision abrupte d’arrêter de manger à l’âge de 13 ans. Cela va sans dire que de la pensée volontaire au passage à l’acte (celui de cesser de s’alimenter), s’insinue la maladie, avec  surtout, au départ un ou des traumatismes dont un qui semble majeur : le viol. L’article paru dans E-santé.fr met le doigt sur cette circonstance majeure et dramatique. D’autres facteurs retrouvés dans la maladie anorexique sont la précocité,  renforcée par un nomadisme culturel (d’origine belge, elle vit ses première années au Japon, suit ses parents en Chine, puis revient en Belgique à 17 ans, repart au Japon a 21 ans), la séparation d’avec sa gouvernante japonaise qu’elle considère comme une seconde mère, qui constitue pour elle un déracinement.

Amélie Nothomb évoque un jour la décision d’arrêter de manger ; pour certaines personnes, cela part de quelque chose de conscient, avec une « décision » à la clé, mais pour d’autres cela peut être un engrenage parfaitement inconscient : ces dernières découvrent un jour, lorsque le corps est trop affaibli, souvent avec stupeur, qu’elles souffrent d’anorexie mentale. Et entre ces deux extrêmes, il y a toute la palette intermédiaire de personnes avec des mécanismes plus ou moins conscients.

L’anorexie, qui faut-il le rappeler, est un trouble du comportement alimentaire reconnu et pouvant évoluer vers une maladie grave, peut atteindre n’importe qui, quelle que soit sa catégorie socio- professionnelle, sa nationalité, sa culture : elle peut arriver à des écrivains comme elle, des acteurs, des infirmières, des médecins (voir ici aussi), des psychologues, des danseurs, …

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