Ma meilleure astuce pour satisfaire mon besoin de reconnaissance

Quelle est ma meilleure astuce pour satisfaire votre besoin de reconnaissance?

📚Cet article participe à un événement inter-blogueurs proposé par Nico du blog « Développer sa confiance » qui invite des blogueurs de divers horizons à développer leur point de vue sur le thème : « ma meilleure astuce pour satisfaire mon besoin de reconnaissance ».

💡Je vais donc aborder cette question sous un angle particulier, adapté spécialement aux personnes qui souffrent d’un trouble du comportement alimentaire (TCA). L’anorexie mentale ou nerveuse, la boulimie, l’hyperphagie boulimique sont les TCA les plus connus.

L’approche des TCA doit toujours être pluridisciplinaire.

Outre l’estime de soi, la confiance en soi, l’affirmation de soi, qui sont des axes de travail lors des soins de TCA régulièrement voire systématiquement proposés, l‘identification/la reconnaissance de son fonctionnement (appelé aussi analyse fonctionnelle) est un outil très intéressant pour avancer dans les soins des TCA.

Ainsi la reconnaissance de ses besoins semble être une étape préalable pour satisfaire son besoin de reconnaissance. C’est ce que nous allons aborder plus en détails.

Dans le contexte d’un TCA, je dirais que ma meilleure astuce pour satisfaire son besoin de reconnaissance est ….de trouver en permanence l’équilibre ⚖️ entre :

identifier et satisfaire ses propres besoins, notamment ses besoins fondamentaux ( je parlerai alors de la reconnaissance de soi), ET

satisfaire ceux des autres en apportant de la valeur (par son travail, par son engagement, par son soutien…) : il s’agira alors de la reconnaissance des autres.

En effet, on dit souvent que l’on ne peut apporter de la valeur aux autres que si l’on va bien soi même.

Quand Besoin de reconnaissance passe d’abord par la reconnaissance de ses besoins propres

Si beaucoup d’entre nous conviennent que le besoin de reconnaissance est souvent comblé par la reconnaissance de la valeur que l’on peut apporter aux autres, il est crucial et parfois vital de ne pas s’oublier en chemin.

C’est un peu une phrase palindromique qui implique la réciprocité : besoin de reconnaissance/reconnaissance de besoin(s).

En effet, nombre de personnes entièrement dévouées aux autres ont parfois tendance à s’oublier elles mêmes. Sur le long terme, ceci peut représenter une menace pour leur santé globale tant physique, psychique.

Divers troubles (somatiques, psychiques, ou les 2) peuvent s’installer alors chez de tels profils : le burn out, la dépression, l’anxiété, les troubles obsessionnels compulsifs, les troubles du sommeil, les troubles du comportement alimentaire…

Ainsi, les personnes (déjà) atteintes d’un trouble alimentaire doivent régulièrement se recentrer sur leurs besoins, et les combler, qu’il s’agisse des besoins fondamentaux, affectifs/émotionnels ou des besoins de soins relatifs à leur TCA.

Reconnaissance de ses besoins propres : exemple lors d’anorexie mentale

Par exemple, les personnes souffrant d’anorexie mentale ont des exigences vis à vis d’elles mêmes surdimensionnées, reniant souvent leurs besoins fondamentaux.

Ces exigences sont souvent ni réalistes ni réalisables sans que cela n’impacte leur santé physique et mentale. Quel est le besoin dans ce cas ? Revoir leurs exigences à la baisse afin qu’elles soient plus réalistes.

Les traits de caractère sur lesquels il faut qu’elles travaillent (pour n’en citer que quelques uns) sont le perfectionnisme, la psychorigidité, l’estime de soi et la confiance en soi.

Ainsi l’idée que tout doit être parfait, le fait de ne pas vouloir décevoir les autres doit toujours être re-contextualisé correctement. Cela implique une mise à distance et le fait d’apprendre à relativiser.

La perfection n’existe pas d’une part, et il est impossible de satisfaire ou de plaire à tout le monde (et donc cela implique de décevoir parfois) d’autre part. Les injonctions sociétales ne doivent pas faire oublier la réalité.

Concrètement, lorsque des conduites anorexiques s’installent, souvent à l’insu de la personne, les comportements à éviter peuvent être :

-le fait de sauter des repas pour avoir le temps de faire le travail demandé par son patron/son professeur dans les délais demandés

-ou bien le temps d’aller à la salle de sport pour rester en forme, et parfois, voire souvent (à tort) à la place d’un repas structuré,

-et moult autres raisons

Ainsi, l’adage « connais-toi toi même » , et donc le fait d’identifier et de satisfaire ses besoins fondamentaux sont des conditions indispensables qui contribuent à la re-connaissance de soi.

Connais-toi toi même
Savoir qui vous êtes, votre première responsabilité

Mais, ceux qui s’intéressent aux TCA savent bien qu’un trouble alimentaire n’impacte pas seulement l’alimentation : le problème de l’individu souffrant d’un TCA va bien au delà.

Le comportement alimentaire anormal n’est que la partie émergée de l’iceberg. Sur le plan émotionnel, le travail de fond est conséquent chez les personnes souffrant d’un TCA et doit être effectué.

La reconnaissance de soi, c’est aussi « reconnect yourself »

Pour se reconnecter à soi, il est important de savoir écouter les signaux du corps d’une part comme nous l’avons vu précédemment (car ces signaux sont souvent issus des besoins fondamentaux), et de travailler sur ses émotions d’autre part.

Les 7 émotions primaires identifiées sont : la joie, la surprise, la peur, la colère, le dégoût, la tristesse, le mépris.

Il est important de ne pas les réprimer mais de :

-les reconnaître,

-de les laisser exister (c’est notre météo intérieure),

-de les extérioriser et de les accepter

-et enfin d’apprendre à les gérer avec des techniques adaptées afin qu’elles ne s’expriment pas de façon délétère pour l’organisme (exemple d’expression délétère : TOC-troubles obsessionnels compulsifs-, TCA, auto-mutilations…).

se reconnecter à soi Image Peggy marco de Pixabay
Se reconnecter à soi

Je donnerai ici l’exemple d’une personne qui explique une crise de boulimie par la grande colère qu’elle a ressentie à un instant T. Cette colère s’est soldée par une crise de boulimie (vomitive ou non). Cette crise s’est littéralement imposée à elle car elle n’avait pas, à ce moment là, les techniques d’auto-apaisement pour soulager autrement son extrême tension.

Quelles peuvent être les techniques d’auto-apaisement efficaces dans ce cas ci ? On peut citer : la sophrologie, des techniques de respiration (cohérence cardiaque par exemple), la méditation de pleine conscience, taper dans un punchingball, et tant d’autres.

La reconnaissance de soi, c’est savoir aligner « coeur esprit corps »

Satisfaire mon besoin de reconnaissance : reconnaître l’alignement coeur corps esprit

L’individu est constitué d’un corps qui ressent par ses sens, et d’un esprit qui pense grâce à ses facultés conceptuelles.

Le corps et l’esprit sont indissociables.

S’ajoute à eux, la dimension invisible mais centrale du cœur (ce qui équivaut aussi la dimension de l’âme) qui, outre sa capacité à aimer, nous confère la faculté de nous ouvrir à l’intangible, à ce qui n’est pas accessible par les cinq sens ou bien par la pensée.

On retrouve ce schéma tripartite esprit/corps/âme ou esprit/corps/coeur dans de nombreuses traditions spirituelles.

Equilibre esprit/corps/coeur
Equilibre esprit/corps/coeur

Expliqué ainsi, c’est une manière de se souvenir que nous fonctionnons de concert avec nos pensées (l’esprit mental), nos émotions (le cœur vibrant) et nos sensations (le corps physique).

Et, le dysfonctionnement de l’un des aspect amène quasi invariablement le dysfonctionnement de l’un ou des 2 autres.

C’est le cas aussi chez les animaux, même si le côté « esprit » est moins marqué que l’humain, mais il existe quand même : en effet, il a des fonctions cognitives (liées à de mauvais apprentissages) qui doivent parfois être corrigées.

Lorsque nos besoins propres sont équilibrés, nous avons alors le plein potentiel et la force suffisante pour apporter de la valeur autour de nous, par des actions multiples (travail, engagement, soutien, temps consacré à la famille…).

Cette valeur, ajoutée par nos actions, nous permettra assurément d’assouvir le besoin de reconnaissance dont nous avons tous besoin pour nous sentir utile.

Satisfaire son besoin de reconnaissance en prenant soin des autres

D’après la fameuse pyramide de Maslow normalement bien connue de tous, et imagée ci dessous, le besoin de reconnaissance se situe au dessus des besoins fondamentaux.

Ce besoin de reconnaissance va pouvoir être accompli dans les 3 étages supérieurs. Par le schéma ci dessous, on observe que les deux premiers étages se consacrent plus spécifiquement à l’assouvissement de ses besoins propres (physiques et matériels).

La reconnaissance obtenue par l’action Travail

Je lis souvent dans des groupes de paroles des personnes souffrant d’un TCA qui se désolent de leur incapacité à travailler lors d’accès paroxystiques de leur TCA, ou bien si leur TCA les rend trop faibles (anorexie mentale restrictive avec indice de masse corporelle très bas par exemple).

La majorité des conseils des internautes indique en réponse : d’abord de prendre soin de soi, et de ne pas laisser la maladie s’aggraver.

C’est en effet un des meilleurs conseils qu’elles peuvent suivre, selon l’adage « aide toi et le ciel t’aidera« . Ainsi, elles doivent faire le choix d’adapter, éventuellement en suivant les conseils leur équipe soignante, leur temps de travail et leur rythme de travail, et même le type de travail.

A ce sujet, j’avais trouvé un podcast très intéressant (par Morgane Soulier, créatrice de Feeleat) d’une médecin atteinte d’anorexie qui avait opté pour l’exercice de la médecine dans la branche de l’anatomopathologie (analyse des tissus de patients). Elle avait trouvé dans ce mode d’exercice de la médecine, un métier qu’elle apprécie et compatible avec son état de santé et sa sensibilité au stress.

Écoutez ci dessous comment Caroline a su concilier son combat contre la maladie et son rôle de soignante :

La reconnaissance obtenue par l’action Engagement

Toujours pour rester dans le thème des TCA, la reconnaissance peut être obtenue par l’engagement auprès des autres.

Des exemples d’engagement fréquents sont représentés par l’écriture de livres témoignages de personnes guéries d’un TCA.

J’en parle dans cet article : « Gaëlle Baudoin se confie au sujet de l’anorexie et de la boulimie dans son livre la faim de vivre »

👉Un autre exemple d’engagement est celui de Caroline Valentiny ayant souffert d’anorexie et désormais devenue psychologue.

Quel engagement difficile de se mettre à nu en racontant son histoire avec les TCA, ses difficultés de parcours, les errances thérapeutiques….

🤲Mais quelle reconnaissance ensuite lorsque les lecteurs retirent les fruits de ce témoignage et trouvent eux même leur chemin de guérison ! C’est une des plus belles récompenses que l’on puisse espérer.

Un troisième exemple : je voudrais mettre ici en avant le parcours de Maud Gabriel, qui a souffert pendant 25 ans d’anorexie mentale restrictive.

Elle est guérie depuis quelques années, et est devenue naturopathe.

📚Elle a écrit un livre sorti le 9 mars 2022 : « Parle à mon ventre, ma tête est malade« dans lequel elle explique plus particulièrement l’axe intestin cerveau.

En effet, dans son cas, les manifestations psychiques se sont amenuisées assez vite après l’éviction du gluten et des produits laitiers.

🔑De nombreuses recherches sur le microbiote montrent son rôle clé dans diverses maladies et notamment certaines affections dites psychiatriques. Voici le synopsis du livre :

« L’anorexie, les états anxieux ou dépressifs, ce n’est pas seulement dans la tête. C’est aussi, parfois, dans le ventre. Des bactéries intestinales et des aliments non reconnus peuvent perturber le fonctionnement du cerveau, entraîner des troubles du comportement et de l’humeur, bloquer les signaux de faim ou de satiété. Et ces manifestations s’estompent voire disparaissent lorsqu’on s’occupe enfin de l’intestin. C’est ce qu’a vécu Maud Gabriel, qui nous livre ici son véritable parcours du combattant. Et c’est ce que Dimitri Jacques nous aide à comprendre en analysant les liens entre l’écosystème intestinal et la sphère cérébrale. Puisse ce témoignage faire évoluer les pratiques et les esprits. »

Retrouvez aussi son témoignage en vidéo ci dessous.

La reconnaissance obtenue par l’action Soutien

De nombreuses personnes ayant souffert d’un TCA et/ou leurs familles proposent leur soutien dans des associations (dont elles sont souvent à l’origine).

💕C’est le cas de l’association ENFINE. En 1999, suite au décès de sa sœur souffrant d’anorexieCatherine Calippe crée une page Web nommée Enfine destinée à témoigner et essayer de comprendre.
Un forum annexé à cette page prend de l’ampleur, et en 2003 elle monte une association qui regroupe des psychologues, psychothérapeutes et des personnes formées à l’écoute bienveillante.

💕C’est aussi le cas des associations Solidarité anorexie boulimie.

Solidarité Anorexie est une association familiale aidant les personnes concernées directement ou indirectement par les troubles du comportement alimentaire.

Voici l’ histoire de la création de cette association :
Après le décès brutal de sa mère, la fille de Bruno Beaurepaire a sombré dans l’anorexie. N’ayant aucune idée de ce qu’était cette maladie, encore moins des moyens existants ou absents pour soigner sa fille, il lui disait simplement « bouffe ». Il a cherché des solutions, des aides. En vain… Après 4 ans de souffrance, sa fille est décédée. Deux jours après le drame, il avait ce moteur en lui, cette envie d’agir, pour ne pas laisser d’autres parents si démunis face à la maladie. Il a d’abord créé une association quelques mois plus tard à Quimper : Solidarité anorexie boulimie, dont l’objectif est de venir en aide aux familles, d’abord par téléphone, puis ensuite, en les rencontrant.

💕Enfin, par la création de ce site internet intitulé « desanorexie » depuis quelques années maintenant, en tant que maman d’un enfant ayant souffert d’anorexie grave à l’âge de 10 ans (et désormais guéri), j’espère apporter du soutien grâce aux informations en libre accès qu’il contient.

« Reconnais-toi en l’autre car l’autre est un autre toi« 

Kenny Arkana

Pour conclure, savoir maintenir l’équilibre entre reconnaissance de ses besoins et besoin de reconnaissance est une compétence indispensable à développer pour maintenir son état de santé et ainsi maintenir l’alignement cœur/corps/esprit et leur bonne alchimie.

Toutefois la vie n’est pas un long fleuve tranquille, et chacun d’entre nous a connu, connaît ou connaitra des difficultés auxquelles il devra faire face puis s’adapter.

Les personnes atteintes d’un TCA ne doivent surtout pas en avoir honte, et ne doivent désormais plus hésiter à se faire aider par des professionnels formés et opter pour une prise en charge pluridisciplinaire. Cette prise en charge les aidera à identifier leurs besoins fondamentaux, leur apprendra à les respecter, pour qu’elles puissent enfin guérir et s’accomplir pleinement et nourrir leur besoin de reconnaissance.

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2 commentaires sur « Ma meilleure astuce pour satisfaire mon besoin de reconnaissance »

  1. Jolie découverte. Les troubles du comportement, peuvent faire de dommages irréversibles sur le corps, mais le plus difficile à soigner sont ceux du cœur et de l’esprit. Eux, les personnes ne les remarquent pas, la société actuelle accentue les problèmes, parce que le paraitre est très superficiel. Nous ne prenons pas le temps de faire connaissance, de parler ou de partager et la souffrance interne reste. Merci de partager ces astuces, ça peut vraiment aider les personnes à mieux se sentir.

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