La fasciathérapie ou encore thérapies des fascias fait référence à des approches de médecine non conventionnelle, généralement manuelles ou gestuelles.
Ces techniques recourent à la manipulation des fascias, des membranes conjonctives qui enveloppent certains tissus de l’organisme dont plusieurs muscles.
Ayant de nombreuses indications, la fasciathérapie peut être utilisée dans la prise en charge des troubles du comportement alimentaires. Ces troubles tels que l’anorexie mentale, la boulimie, l’hyperphagie boulimique pour ne citer que les plus fréquents requièrent une prise en charge pluri disciplinaire. Les approches psychocorporelles dont fait partie la fasciathérapie sont régulièrement utilisées.
L’objectif de cette pratique est de libérer « la mémoire traumatique du corps et de l’esprit »
Dans cet article, nous allons voir ce que sont les fascias et la fasciathérapie. Puis nous verrons les témoignages de patients ayant eu recours à cette technique dans leurs soins. Enfin, nous examinerons le mode d’action de cette pratique et les bénéfices dans la prise en charge des TCA.
Les fascias et la fasciathérapie
Les fascias
Les fascias sont des membranes fibro-élastiques qui recouvrent ou enveloppent une structure anatomique.
Composés de tissu conjonctif très riche en fibres de collagène. Ils sont connus pour être des structures de transmission des contraintes générées par l’activité musculaire ou des forces extérieures au corps.
Ils peuvent aussi se contracter et ainsi avoir une influence sur la dynamique musculaire. Enfin, leur innervation sensitive participait à la proprioception et à la nociception.
Les fascias sont présents dans presque tout le corps : dans la peau (où beaucoup de fascias fixent le tissu conjonctif et le relient au tissu graisseux), mais aussi dans les cartilages, les os, les articulations, les tendons, les muscles et les organes, y compris le cerveau et la moelle épinière.
Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez consulter cet ouvrage :
Pour parfaitement bien comprendre les fascias, je vous dirige vers cette formidable émission d’Arte.
la fasciathérapie
Les méthodes d’approche des fascias sont les suivantes :
– la fasciapulsologie qui se distingue de la fasciathérapie par un toucher particulier et un travail sur la circulation artérielle.
– le rolfing qui vise une intégration structurale du corps et du mouvement. Cette technique s’applique principalement aux fascias dans le but d’organiser le corps humain afin qu’il s’adapte au mieux à la gravité terrestre.
– le myofascial release (ou relachement myofascial), branche de l’ostéopathie
– la fasciathérapie méthode Danis Bois : elle se distingue des autres méthodes et a ses modèles propres. Elle repose sur le principe que les fascias sont omniprésents dans l’organisme et que les traumatismes physiques, émotionnels ou le stress affecteraient leurs propriétés biodynamiques et créerait des troubles fonctionnels musculosquelettiques, viscéraux et vasculaires.
Les témoignages de l’usage de la fasciathérapie
La fasciathérapie à l’hôpital en service TCA
le Dr DODIN exerçant dans le service TCA du CHU de Lille, a recours à de nombreuses techniques permettant une prise en charge multi-modale et notamment des techniques nouvelles comme la fasciathérapie.
Témoignage d’un patient dont la fasciathérapie a nettement amélioré sa prise en charge
Découvrez ci dessous le témoignage d’une personne ayant beaucoup maigri suite à des maladies chroniques et leurs traitements. Une dépression était également présente. Ce témoignage n’est pas centré sur une personne souffrant de TCA mais explique bien les principes et mécanismes de fonctionnement de la fasciathérapie. A l’issue d’une séance on retient les termes d’une des personnes dans la vidéo : « un sentiment de bien être, une énergie décuplée, -je croyais en la vie ! -«
Les mécanismes de la fasciathérapie
Les objectifs généraux de la fasciathérapie
Une séance de fasciathérapie permet un massage doux et profond qui agit sur les fascias, des tissus conjonctifs reliés en un vaste réseau sous la peau, mais aussi autour des muscles et des organes. L’objectif est de détecter et améliorer des douleurs fonctionnelles (arthrose, lombalgie…), les micro-traumatismes physiques et psychiques et aider à évacuer le stress.
L’action sur le système nerveux central
Les fascias sont connectés les uns aux autres. Il sont aussi reliés au système nerveux central. Le massage d’une zone pourrait donc atténuer un trouble situé à distance. Les patients témoignent en fin de séance d’une profonde sensation de bien être et de diminution de l’anxiété.
Relancer les forces d’autorégulation de l’organisme
La spécificité de la fasciathérapie est qu’il s’agit d’une technique non manipulative. Il n’y a aucun geste forcé. Le praticien par son toucher, cherche le point d’appui, et sollicite les ressources internes du corps. Il attend la vitalité du corps, il recherche le tonus qui provient du patient. Si le tonus ne vient pas, le thérapeute a du mal a travailler. Il doit trouver les zones moins mobiles et utilise des techniques pour solliciter ce tonus.
Le développement de compétences éducatives
Il y a aussi un moment pédagogique dans la séance qui consiste à enrichir la perception que la personne a d’elle même, ce qui est particulièrement intéressant pour les personnes souffrant de TCA.
En effet, ces personnes, notamment celles atteintes d’anorexie mentale souffrent de dysmorphophobie.
De plus, leur émotionnalité et sensorialité sont perturbées. Lors d’anorexie, les émotions et les sensations sont nettement moins visibles par autrui : on parle d’anosognosie. Ainsi, l’anosognosie des troubles comportementaux se traduit par une incapacité à reconnaître la perception des émotions et des comportements. Elle fait également référence de façon plus large à une absence de conscience de la maladie (ce qui est différent du déni, qui est un mécanisme de défense psychologique normal). L’alexithymie (incapacité à exprimer ses émotions) est un mécanisme qui participe à l’anosognosie.
En conclusion, la fasciathérapie est une thérapie psychocorporelle assez récemment utilisée et bénéfique chez les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire. Elle apparaît comme une méthode globale qui développe la perception de soi (sentiment d’existence), agit sur la sphère psychique (relâchement, diminution de l’anxiété et des tensions somato-psychiques, sentiment de bien-être), sur la douleur (diminution de la douleur physique et des tensions psychiques). Enfin, elle développe des compétences éducatives (changements du rapport à la santé, du regard sur soi, sur la maladie, et des attitudes et des comportements).
Si vous avez eu la chance de bénéficier de séances de fasciathérapie en ayant souffert de TCA, je serai ravie de recueillir votre témoignage !
sources :
1/Psycho – fasciatherapie-patient (fasciatherapie-patient.com)
2/detail4emejourneeAFDAS-TCA.pdf (congresfrancaispsychiatrie.org)
3/Troubles des conduites alimentaires : soigner l’esprit en manipulant le corps | Epoch Times (theepochtimes.com)
4/Microsoft Word – CouvMem.doc (cerap.org)
5/Le fonctionnement du corps dans les troubles des conduites alimentaires | Cairn.info
6/Médecine douce – Zoom sur la fasciathérapie – La Parisienne (leparisien.fr)
7/Lithothérapie, kinésiologie, fasciathérapie : peut-on leur faire confiance ? : Femme Actuelle Le MAG
8/Thérapies des fascias — Wikipédia (wikipedia.org)
9/Anorexie mentale, boulimie, compulsions alimentaires et troubles du comportement alimentaire – La sensorialité et TCA – Association Autrement (anorexie-et-boulimie.fr)