L’objectif de cet article, bien qu’un peu catalogue, permet de définir de façon claire et précise les différents termes employés pour décrire les troubles du comportement alimentaire ou TCA. En effet ces termes, appartenant souvent au jargon médical, seront définis médicalement puis si besoin, clarifiés dans un style plus accessible au commun des mortels.
Glossaire des termes relatifs aux troubles du comportement alimentaire (TCA)
Trouble : signifie opaque. La personne atteinte d’un TCA ne comprend souvent pas grand chose à la maladie, à son comportement, du moins pas au départ (d’où une période de déni plus ou moins longue). De plus, le trouble se rapporte à une douleur morale, ou à un mal être.
Comportement : au sens large, il s’agit d’un ensemble de réactions objectivement observables d’un sujet. Dans le contexte étudié, il s’agit d’une série d’actions sous-tendues par une émotion et/ou une pensée. La personne qui adopte un comportement ne voit pas, en général, le lien avec une pensée ou une émotion. Les TCA donnent à voir des attitudes des malades dont ils n’ont pas conscience eux mêmes.
Alimentaire : les TCA s’expriment par l’alimentation, c’est à dire une fonction vitale, mais concernent en fait toutes les « sphères » de l’individu (sociale, émotionnelle, familiale, physiologique, héréditaire…). Normalement il faut manger pour vivre, mais les personnes atteintes de TCA subissent le côté envahissant de l’alimentation : ils ne vivent plus que pour manger, ou ne plus manger.
Conduite : le terme TCA peut aussi renvoyer aux troubles des conduites alimentaires (employé synonymement aux troubles du comportement alimentaire). Les conduites alimentaires sont des conduites psychosociales ancrées dans le biologique et mettant en jeu des éléments physiologiques, moteurs et psychologiques.
Les conduites alimentaires désignent aussi des façons de se nourrir (quantité ingérée lors des repas, horaires, cuisson, conditions des repas…).
Glossaire relatif aux termes relatifs à l’anorexie
Anorexie mentale ou anorexie nerveuse : l’anorexie mentale se caractérise par :
* une alimentation insuffisante par rapport aux besoins physiologiques,
* des perturbations de la perception du corps liée à l’estime de soi,
* un refus (plus ou moins conscient selon les cas) de prendre du poids (même lorsque le corps est très amaigri).
Cela vient du grec an-orexia qui signifie « qui n’a pas d’appétit ».
Les anglophones parlent plus souvent d’anorexie nerveuse (anorexia nervosa), qui me semble d’ailleurs plus approprié et plus juste. L’anorexie nerveuse peut être associée ou non à des épisodes boulimiques. Elle se distingue de l’anorexie qui est une perte d’appétit plus ou moins temporaire, consécutive à une maladie somatique (qui concerne le corps).
Elle ne dépend pas d’une seule cause mais résulte de facteurs génétiques, biologiques, psychologiques individuels, en lien avec des éléments liés à l’environnement à la fois social, culturel et familial. Au niveau biologique, on s’interroge sur le rôle de la leptine ainsi que sur un hyperfonctionnement du système sérotoninergique. Pour plus de détails, voir cette page. Cette page officielle de Ameli explique bien aussi l’anorexie mentale.
Addiction : attachement excessif à quelque chose qui place le sujet en état de dépendance, et qui est susceptible d’avoir de graves conséquences sur sa vie, pouvant même le conduire à la mort.
Aménorrhée : elle est fréquente lors d’anorexie mentale chez les jeunes filles, ou les femmes. Ce terme désigne le fait de n’avoir pas ou de n’avoir plus ses règles.
Amyotrophie : perte de la masse musculaire
Calorie : unité de chaleur, et ancienne unité d’énergie. En nutrition, unité de dépense de « carburant » pour faire fonctionner notre corps. Les calories représentent le contenu énergétique de nos aliments. En nutrition, onutilise la grande calorie notée kilocalorie.
dysmorphophobie : de façon large, elle se définit chez la personne qui en souffre, par une obsession et des pensées excessives sur un défaut imaginaire. Elle induit un stress accompagné souvent d’un retrait social, de TCA, de TOC ou de troubles de l’hygiène
Lanugo : il s’agit d’une couche de poils semblable à un duvet qui recouvre la peau.
oedème : accumulation de liquide (« de l’eau »), le plus souvent dans les pieds et les jambes, mais parfois aussi dans les mains et le visage.
Potomanie : besoin impérieux de boire beaucoup, souvent plus de 3 litres par jour, d’origine comportementale et souvent associé l’anorexie ou la boulimie pour apaiser la sensation de faim.
perfectionnisme : souci de la perfection. Dans les TCA, le perfectionnisme, est lié au manque de confiance et peut aller jusqu’à la manie, à l’obsession, au règlement du moindre détail sans intérêt.
satiété : absence de besoin de manger
sonde naso-gastrique : petit tuyau (souvent <3 mm) passé par le nez et dont l’extrémité se situe dans l’estomac. Dans le cas des TCA, elle est utilisée pour la renutrition des malades dénutris.
Glossaire relatif aux termes relatifs à la boulimie
Boulimie : la boulimie se manifeste par des crises compulsives d’ingestion de grandes quantités de nourriture, suivies de comportements éliminatoires non appropriés comme les vomissements, le jeûne, l’exercice physique…L’ingestion se produit souvent sans connotation de plaisir, et s’accompagne d’une forte sensation de perte de contrôle.
Laxatifs : il s’agit de médicaments utilisés pour accélérer le travail des intestins. Beaucoup de laxatifs irritent les intestins et font perdre des électrolytes (surtout du potassium).
Glossaire relatif aux autres termes utilisés dans le domaine des TCA
Alexithymie : il s’agit d’une difficulté à identifier, différencier et exprimer ses émotions, ou parfois celles d’autrui. Ce trait de personnalité est communément observé chez les personnes présentant des trouble du spectre autistique ou bien de symptômes psychosomatiques.
DSM : en anglais : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders : manuel international diagnostique et statistique des désordres psychiatriques
Hyperphagie boulimique : nommé aussi accès d’hyperphagie, elle se présente sous la forme d’épisodes récurrents de crise de boulimie, mais sans comportements compensatoires associés.
Pica : ingestion compulsive de substances non comestibles
Mérycisme : régurgitation plus ou moins volontaire et remastication du bol alimentaire. Pour plus de détails, deux articles sont à votre disposition : un article évoquant la dyspepsie de type 3 , ou là, sur le site de l’association Autrement.
Orthorexie : ce terme désigne un ensemble de pratiques alimentaires, caractérisé par la volonté obsessionnelle d’ingérer une nourriture saine, ainsi que le rejet systématique d’aliments perçus comme malsains. J’en parle dans mon article de blog, et vous trouverez aussi d’autres informations ici et là . Et enfin, un travail (état des connaissances de l’orthorexie) de 2019 plutôt destiné aux professionnels de santé, ici.
Thérapie cognitive et comportementale : abrégée TCC, elle désigne des thérapies intra psychiques développées au cours de la deuxième moitié du 20ème siècle. Elles s’intéressent à soulager les manifestations d’un problème psychique afin de passer l’épisode aigu. Puis dès que le patient est dans un état psychique permettant un travail cognitif, le travail de fond commence. Il permettra d’identifier les schémas limitants pour la vie de la personne. il amène le patient à comprendre son problème et ses racines ainsi qu’à modifier ses schémas dysfonctionnels. Pour plus d’informations, cliquez ici.
Indice (ou index) de masse corporelle (IMC) : il s’agit du rapport entre le poids (en kilogrammes) et le carré de la taille (en mètres) : I=P/T2. Normalement il doit se situer entre 20 et 25 (certaines sources mentionnent 18/18.5 à 25). C’est une grandeur qui permet d’estimer la corpulence d’une personne. L’IMC peut être inférieur à 18.5 chez les enfants et adolescents et considéré comme normal. C’est un indicateur et non une donnée absolue : en effet certains sportifs ou culturistes ont des IMC supérieurs à 25 sans que cela ne représente un problème pour leur santé.
Coping : ce terme est issu de l’anglais et signifie se débrouiller avec, faire face à , venir à bout de.
Pensées automatiques : il s’agit d’idées stéréotypées qui viennent spontanément à l’esprit dans certaines situations. Elles naissant des schémas cognitifs.
Phobie : peur panique d’une chose ou d’un contexte.
Thérapie familiale : elle consiste à offrir à la famille (malade, père, mère, frère, soeur…) un lieu d’échanges et de dialogues. Un psychothérapeute ou un psychiatre peut servir de médiateur et proposer des pistes de réflexion.
Trouble obsessionnel compulsif (TOC) : trouble psychiatrique provoqué par l’apparition répétée de pensées intrusives, les obsessions, produisant de l’inconfort, de l’inquiétude, de la peur et/ou de comportements répétés ou ritualisés, les compulsions, pouvant avoir l’effet de diminuer une anxiété ou une tension.
En résumé, voici une vidéo que j’ai trouvé très bien faite, avec l’accent québécois que j’affectionne particulièrement 🙂 pour avoir vécu deux ans au Québec. Quelques mentions additionnelles à propos de cette vidéo : l’installation de l’anorexie n’est pas toujours progressive, elle est dans une faible proportion de cas assez rapide, notamment, par exemple, avec les états de stress post traumatiques. note : DSM (manuel diagnostique et statistiques des désordres psychiatriques)
Glossaire relatif aux professions pouvant intervenir dans la prise en charge des TCA
psychiatre : médecin spécialisé en santé mentale, exerçant la psychiatrie. Il diagnostique , traite et tente de prévenir la souffrance psychique et les maladies mentales.
Psychologue : personne diplômée en psychologie, discipline qui regroupe de nombreux courants théoriques et pratiques autour de l’analyse des faits psychiques individuels et de groupe et de leur traitement évolutif et réorganisateur, par des méthodes et démarches diverses. Le psychologue, qui est donc spécialisé dans un courant scientifique spécifique, est un professionnel du fonctionnement psychique dans ses aspects subjectifs, affectifs et cognitifs et de leurs psychopathologies, ainsi que du comportement humain, de la personnalité et des relations interpersonnelles
Psychothérapeute : professionnel de la médecine douce habilité à traiter des personnes souffrant de troubles psychiques ou somatiques. Son travail consiste à aider ses patients à libérer des traumatismes du passé, mais aussi à comprendre son état dans l’objectif d’atteindre un bien être intérieur
Naturopathe : professionnel qui souhaite équilibrer le fonctionnement de l’organisme par des moyens dits « naturels » : changement d’alimentation, jeûnes, hygiène de vie, phytothérapie, massages, activité physique, etc
Diététicien : Le diététicien est un professionnel du secteur paramédical. Champion de l’alimentation équilibrée, il sait concocter des régimes (au sens de repas) adaptés à l’âge, au mode de vie, aux goûts et à l’état de santé des personnes qui viennent le consulter.
Médecin nutritionniste : Véritable spécialiste de la nutrition, le nutritionniste est un médecin qui prend en charge des patients dont les maladies sont liées à l’alimentation
Ostéopathe : L’ostéopathe exerce une médecine manuelle, traitant les problèmes mécaniques au niveau du squelette, des viscères et du crâne. Il considère que le corps est un tout. Ainsi, le moindre problème musculaire ou intestinal peut provoquer par répercussion un déséquilibre général de l’état de santé
Cet article sera régulièrement révisé et enrichi.
Dites moi en commentaires quels sont les termes supplémentaires que vous souhaiteriez voir définis dans cet article.
Et Merci de partager cet article avec les personnes que vous jugerez concernées, afin de mieux les aider à comprendre leur TCA ou celui de leur proche.