5 Bonnes résolutions pour éloigner un trouble du comportement alimentaire

Les objectifs de rétablissement des troubles de l’alimentation peuvent être créés à tout moment, mais le Nouvel An peut être un moment propice.

Surtout lorsque le monde qui vous entoure pourrait vous attirer sur la voie de la culture de l’alimentation (la fameuse « diet culture ») en commençant un nouveau « régime ».

Au lieu de cela, il peut être temps de vous retirer de tout cela et de vous enraciner fortement dans votre propre voie de récupération, votre chemin de guérison.

Parce que vous ne voulez pas procrastiner la récupération ou la reporter à « un jour ».

Les troubles de l’alimentation peuvent voler des semaines, des mois et finalement des années de votre vie.

Ils peuvent vous voler votre adolescence, période cruciale de construction, de recherche de votre identité avec quête de plaisir et d’expérimentations.

Et, ils peuvent vous voler votre vingtaine où vous consolidez le passage à la vie adulte, et où souvent, vous voyagez et rencontrez des gens, grandissez en tant que personne.

Enfin, ils peuvent aussi perdurer à l‘âge adulte, ou même survenir à l’âge adulte.

Quelque soit le stade de vie, les troubles de l’alimentation doivent être pris en charge et peuvent disparaitre dans la plupart des cas.

Avoir un trouble de l’alimentation a un impact massif sur la qualité de vos relations et votre carrière, et finalement sur votre potentiel.

Avoir un trouble de l’alimentation, c’est comme avoir un boulet au pied que vous traînez avec vous, un TCA vous vole une partie de votre identité.

Alors, comment commencer à adopter des objectifs de rétablissement?

Voici 5 conseils pour gérer les objectifs de l’éducation thérapeutique lors d’un trouble du comportement alimentaire, notamment :

Résolution Numéro 1 – une concentration, un focus sur les soins et un dévouement importants à travailler pour votre guérison

Avec qui ?

Il est important de consacrer un temps suffisant et de qualité avec un ou des thérapeutes formés dans les TCA et avec qui vous pouvez tisser une relation de confiance.

De plus, il ne s’agit pas de travailler uniquement sur l’alimentation, bien au contraire.

En effet, il est important d’élargir la vision sur la prise en charge. Et de travailler sur la nature des relations avec les autres, ainsi que sur votre façon d’être au monde.

Vous avez une responsabilité importante pour enclencher le changement mais vous vous demandez surement : par où commencer ? D’autant plus que lors d’un TCA, les pensées liées à la nourriture occupent un espace considérable.

Ralentir et définir

Consacrer donc du temps à ce travail, en ralentissant le rythme.

En faisant cela, vous allez pouvoir discerner avec plus d’acuité les points sur lesquels vous allez pouvoir travailler.

Vous pouvez vous poser la question : sur quel(s) point(s) est-ce que je ressens le besoin de travailler pour enclencher une guérison ?

Par exemple, une personne pourra répondre : lister au réveil les objectifs de travail (à propos du TCA) de la journée ; une autre : trouver une ou des personne(s) ressource de la famille capable de me soutenir moralement ; encore une autre : programmer des repas quotidiens qui soient à la fois équilibrés et qui me plaisent. L’aide d’un diététicien (ou bien d’un nutritionniste) formé aux TCA peut vous être utile.

Les réponses pour trouver cette première étape afin d’enclencher un plan de guérison seront différentes et personnelles. Cela prend un peu de temps mais est utile pour ensuite en retirer bénéfice.

Résolution Numéro 2 – Clarifier vos objectifs de vie et vos valeurs.

Il est important que ces objectifs soient réalistes d’une part, et réalisables (=atteignables) d’autre part.

Une question pour y arriver est : qu’est ce que je voudrais accomplir s’il ne me restait qu’une année à vivre ? Cela permet de mettre le focus sur ce qui est vraiment important à vos yeux.

Et avec qui voudriez vous passer ce temps ?

Puis, quelles activités voudriez vous faire ? Où voudriez vous voyager, que voudriez vous voir ?

Cette vision permet de réaliser ce qui est important pour vous de ce qui l’est moins.

Soyez honnête avec vous même pour cet exercice.

Et écrivez ce que vous voulez pour votre vie sur ces divers items : vos passes temps, votre travail, et /ou vos études, vos finances, votre spiritualité, … et tout ce qui vous semble important à inclure.

Résolution Numéro 3 – S’entourer de personnes encourageantes et/ou d’ancien(e)s malades

Vous avez besoin de personnes autour de vous capables de vous soutenir et de vous aider à vous sentir mieux. Cela peut être un ou des personnes de votre famille, ou pas d’ailleurs.

Parfois, il faut reconnaître que certaines personnes qui aimeraient vous soutenir ne sont pas en capacité de le faire. Par exemple, parce qu’elles ne formulent des remarques ou conseils qu’à propos de la prise alimentaire, ou qu’à propos du poids. Ceci est souvent décourageant et frustrant.

Pourtant, si un proche peut vous soutenir et vous apporter efficacement son aide, cela peut vraiment faire la différence dans votre progression.

Il est important de noter comment vous vous sentez quand vous êtes entouré(e) de telle ou telle personne. Vous sentez vous bien, aimé(e), compris(e) ? Si vous êtes entouré(e) d’une personne capable de booster votre estime de soi et votre confiance en soi, cela est précieux.

Si au contraire, vous ressentez que la personne fréquentée critique en permanence, vous fait vous sentir mal, ou souligne que les problèmes, cela risque plutôt d’accentuer vos difficultés. Il vaut mieux prendre un peu de distance avec cette personne et passer plus de temps avec celle(s) qui vous procure soutien et encouragements. Ceci ne signifie pas, surtout s’il s’agit de personne de votre famille que vous ne les aimez plus, seulement que vous avez besoin de prendre un peu de distance.

Les médias sociaux, bien utilisés, peuvent aussi être un bon soutien permettant de sentir soutenu et compris. Seulement s’ils impactent positivement votre humeur et vos idées. Et pas s’ils renforcent votre obsession corporelle, ou l’obsession sur la nourriture et les comportements associés à elle. Dans ce cas là, ne suivez plus les comptes de médias sociaux qui vous démoralisent.

Listez 5 personnes qui vous apportent le plus de réconfort et avec lesquelles vous souhaitez passer plus de temps. Quant aux médias sociaux, il est facile de suivre ou de se désabonner des profils. Vous avez le choix, faites le.

Les lecteurs de cet article ont aussi lu : sac à idées pour vivre la fin de l’année plus sereinement lorsque l’on souffre de TCA

N’hésitez pas aussi à consulter l’article de l’ANEB, le trouble alimentaire face au buffet des Fêtes.

Résolution Numéro 4 – quitter un TCA est comme un processus de deuil mais considérer que ce n’est pas grave.

Guérir d’un TCA est un peu comme un processus de deuil. Faites comme si vous deviez quitter un vieil ami.

Accepter l’éventuelle douleur que cela occasionne pour ensuite la surmonter.

Par exemple, la douleur d’une part d’identité que vous allez quitter en soignant votre TCA. Surmonter la douleur du vide laissé par la guérison du TCA. Mais ce temps libéré ouvre un temps de liberté incroyable que vous saurez surement combler par des activités pleines de sens. Car le sens se retrouve avec la guérison.

En revanche, le temps de guérison est souvent douloureux.

Les plaies saignent mais elles doivent cicatriser si l’on en prend soin.

Il y a tout un processus à traverser. Les étapes sont souvent les suivantes : choc, déni, colère/marchandage, tristesse, résignation, acceptation et reconstruction.

Vous pouvez parfois éprouver de la nostalgie et idéaliser le passé, mais il faut parvenir à surmonter cela. Car de façon générale, plus vous passez du temps passe en rémission, plus les rechutes s’éloignent.

Vous allez finir par réaliser que ce vous aviez idéalisé (si tel était le cas) n’était qu’un leurre, une fuite en avant vers la recherche d’une perfection et/ou vers l’apaisement inapproprié de souffrances intérieures.

Résolution Numéro 5 – Les petits pas pour solutionner un TCA

Cette notion est vraiment fondamentale pour progresser.

Si vous faites de petits progrès semaine après semaine, la somme de ces changements sera vraiment positive au bout d’une ou de plusieurs années.

Des photos juxtaposées peuvent éventuellement vous montrer cette évolution positive. Il faut savoir que guérir d’un TCA est bien plus complexe que d’éliminer juste un comportement inapproprié.

Il faut travailler les différents aspects du TCA un à un.

Par exemple, lors de boulimie vomitive, parvenir à diminuer puis interrompre les crises de vomissements représente un travail conséquent (incluant prise en charge médicale, voire sonde naso-gastrique).

Mais maintenu sur des mois et combiné aux approches en thérapie cognitive et comportementale, cet effort peut vraiment faire la différence.
Chaque jour passé sans comportement de « purge » est un jour de « gagné » sur le trouble et sur l’habitude comportementale mais aussi sur les conséquences corporelles néfastes. Ce comportement soulage souvent une grande tension intérieure, mais au fur et à mesure, la personne doit apprendre à développer ses propres capacités d’auto apaisement pour soulager la tension.

Les lecteurs de cet article ont aussi consulté : comment un parent ou un proche peut agir lors de vomissements chez une personne atteinte de TCA ?

Autre mesure : consacrez du temps à prendre soin de votre corps. Apprenez à soigner puis à apprécier les parties de votre corps que vous n’aimez pas.

Prenez de la distance avec vos émotions négatives, en les accueillant d’abord, puis en vous détachant d’elles, par la méditation, la sophrologie ou encore le yoga (qui sont d’excellentes méthodes non médicamenteuses ayant largement fait leurs preuves).

Oui, c’est un vrai labeur, un travail conséquent et difficile mais toutes les personnes guéries vous diront que cela vaut vraiment le coup.

En conclusion, pour adopter de bonnes mesures anti TCA, rien ne vaut le temps long. Il ne s’agit pas d’un sprint mais d’un marathon au cours duquel les efforts doivent porter sur un temps suffisant consacré aux soins et une bonne qualité de soins (avec qui, et quel type de soins).

N’hésitez pas à consulter des professionnels de santé formés aux TCA, vous progresserez plus rapidement.

Définissez clairement vos objectifs alignés avec vos valeurs : si vous parvenez à aligner le coeur/les émotions-le corps et l’esprit, vous parviendrez sûrement à améliorer votre TCA.

Acceptez que guérir d’un TCA comprend des étapes souvent semblables au processus de deuil, à savoir : choc, déni, colère/marchandage, tristesse, résignation, acceptation et reconstruction.

Enfin, la méthode Kaisen, les petits pas enchaînés, à chaque jour suffit sa peine, vous mèneront très souvent vers la guérison si le chemin est bien défini et bien encadré.

Si vous avez aimé cet article, ou que vous pensez qu’il peut aider des personnes, n’hésitez pas à le partager.

Dites moi en commentaires ce que vous avez écrit comme objectifs pour aller vers la guérison, et comment vous comptez les atteindre.

Source : Fixer des objectifs de rétablissement pour la nouvelle année

source image en tête article : Photo by Tim Mossholder on Unsplash