🧘♀️Dans cet article, véritable plaidoyer en faveur du Yoga en santé globale, tant en santé mentale, que physique, je vous parle en détails de la façon dont le Yoga m’a soutenue dans une période ultra-délicate de ma vie.
🔆Cet article participe à l’évènement inter-blogueur de Muriel, kinésithérapeute et ostéopathe du blog « Adapter son yoga ». Cet évènement interblogueur s’intitule : blessures et douleurs en Yoga.
✅Je retiens particulièrement certains axes de réflexion suivants suggérés par Muriel : elle mentionne, « Vous pouvez écrire sur
- une douleur physique ou une souffrance psychologique mise en lumière ou soulagée par le yoga (stress, dépression, traumatisme, anorexie…),
- les pratiques posturales, respiratoires ou de méditation,
- la modification de votre pratique afin de résoudre cette douleur«
Sans plus attendre, je vous livre tout ce que le Yoga m’a apporté comme bienfaits.
Ma re-découverte du Yoga, à la rescousse lors d’un stress aigu
Découverte du Yoga
Pourquoi le mot re-découverte ?
Mon premier contact avec le Yoga fut à l’âge de 25 ans, au cours de mes 2 dernières années d’études supérieures au CHU Vétérinaire de Saint Hyacinthe (attaché à l’université de Montréal au Canada).
Après des journées denses, passionnantes mais éreintantes de travail, je me rendais à un cours de Yoga une fois par semaine.
C’est ainsi que j’ai pu pratiquer mes premiers « chien tête en haut » et « chien tête en bas » en tant qu’humaine 😹.
🤸♂️A l’époque, j‘avais appréhendé le yoga uniquement sous son aspect postural, et l’ai plus ou moins assimilé à une forme de gymnastique. Je suis donc totalement passée à côté de la puissance de l’outil (aspects spirituels et émotionnels notamment) !
🧘♂️La philosophie et les pratiques méditatives ne m’ont absolument pas marquée : les ai-je occultées complètement à l’époque, n’y étant pas réceptive, ou bien n’ont-elles pas été abordées ? Je ne saurai le dire avec certitude (probablement plutôt la 2 ème option).
Toujours est-il que le yoga est vite passé aux oubliettes à l’issue de cette première « rencontre », étant bien trop occupée à passer ma thèse de doctorat vétérinaire, puis à valider mon internat spécialisé dans les animaux de compagnie. Ensuite avec l’arrivée de mon premier fils, et le travail, je n’ai plus pratiqué le yoga jusqu’en …2018 !😏😂
Une période de stress post traumatique m’a fait renouer avec le Yoga
En 2017, mon fils cadet est tombé assez brutalement malade. Le diagnostic d’anorexie mentale a été porté alors qu’il n’avait pas encore 10 ans.
Les facteurs ayant fait le lit de la maladie sont divers, mais associés ensemble, ont eu un effet boule de neige : enfant très sportif, gymnaste, doué à l’école, hypersensible, ayant des parents bien occupés professionnellement, et victime de harcèlement scolaire (notamment à la cantine) dans les mois qui ont précédé l’épisode anorexique.
Son hospitalisation pendant 3 mois dans un état critique, avec un pronostic vital engagé, a engendré un état de stress sévère et prolongé très difficile à vivre.
J’ai rapidement cherché de l’aide pour moi même afin d’être la plus solide possible pour entourer mon enfant.
Le soutien psychologique me fut bien utile, et me permit de décharger beaucoup d’émotions lors de cette douloureuse période, notamment au sujet du véritable dédale (pour ne pas dire parcours du combattant) que fut le parcours de soins.
Quand je vois encore ce que certains parents traversent, c’est inhumain ; et encore plus pour leur jeune (enfant, ado, ou jeune adulte) en grande souffrance, car les TCA sont encore bien méconnus.
Au total, il a fallu environ 2 ans de soins pour sortir mon fils des griffes de la maladie.
Comme beaucoup d’entre vous le savent, un stress aigu prolongé peut engendrer une dépression. Et en effet, je me sentais bien affaiblie.
Ainsi, au bout d’un an, j’ai complété l’accompagnement de ma psychologue par des consultations chez une psychiatre. Sur le plan « chimique », les anxiolytiques et anti-dépresseurs qui m’ont été prescrits ne m’ont pas aidée. Par contre, la psychiatre m’a suggéré de trouver une activité de loisirs ou sportive pour me changer les idées et surtout prendre soin de moi, me redonner du temps et de l’espace en dehors de la maladie de mon fils.
C’est là que le yoga est revenu dans ma vie, et m’a été d’une aide sans pareille. J’ai trouvé une professeur passionnée à proximité de chez moi. Tous les aspects du yoga m’étaient enseignés : philosophie, bienveillance avec soi (Ahimsa), prise en compte des blessures de chaque pratiquant quelles qu’elles soient, pranayamas, postures, méditations.
🍀Depuis lors, je ne lâche plus le yoga, car, en ce qui me concerne, c’est mon outil de santé globale le plus efficace. Et la seule fois où je l’ai lâché, confinement oblige à cause de la crise sanitaire du Covid 19, un épisode lombalgique m’a terrassée (je vous en parle plus bas).
Le Yoga, meilleur outil pour surmonter ma douleur psychologique
Je voudrais vous expliquer ici pourquoi cela a fonctionné chez moi et pourquoi je pense que le Yoga, bien utilisé, constitue une pratique de santé globale formidable.
Grâce aux postures, aux pranayamas et aux méditations, le yoga m’a redonné de l’espace, au départ physique (par les étirements et les postures), puis mental : je me consacrais enfin un peu de temps, centrée sur moi, apaisée, sous les instructions bienveillantes de ma professeur. Au passage, une petite citation yogique qui illustre bien cela :
« Lorsque la périphérie s’apaise, notre centre se révèle »
Le yoga, outil de régulation du stress
Les exercices respiratoires tant pour les postures que lors des pranayamas seuls ont une puissance insoupçonnée de régulation du système nerveux. Plus précisément, pour ma part, cela a permis une meilleure régulation du système de stress (le système ortho-sympathique) en le modulant à la baisse, et a favorisé un meilleur fonctionnement de mon système parasympathique.
Voici un exemple de séance en pratique, pour activer le nerf vague afin de favoriser la gestion du stress.
Le yoga, outil d’ancrage et de circulation énergétique
Le yoga permet de relancer les flux d’énergie et de lever certains blocages corporels. En effet, notre corps contient tout un réseau fibrillaire représenté par le système fascial.
Les fascias sont les enveloppes de nos muscles ou groupes de muscles, de nos nerfs, d’organes ou groupes d’organes (foie, rate…). Et ce réseau fascial contribue aussi à la circulation d’informations (chimiques, et mécaniques via le mécanisme « clé » de la proprioception).
Grâce à la mobilité permise par la pratique yogique, les fascias regagnent en élasticité et vitalité.
En retrouvant une meilleure mobilité et une meilleure souplesse, ainsi qu’un meilleur ancrage (cette période étant très déstabilisante), j’avais la sensation de retrouver un espace de liberté tant physique que mentale. Mes crispations physiques liées au stress se sont amoindries et mon sommeil s’est amélioré.
Si vous voulez en savoir plus sur les fascias, je vous invite à consulter cet article sur la fasciathérapie.
Maintien de la pratique du yoga malgré mes blessures physiques : rapport bénéfice risque évident
Blessure et douleur lombaire : l’histoire de ma lombalgie aiguë
La crise sanitaire du covid 19 m’a contrainte à interrompre mes activités de Yoga et gymniques d’entretien pratiquées en clubs.
Corollaire : quelques mois plus tard, un épisode de lombalgie aigu me mit au repos forcé quelques mois.
Je payais la « grave » omission de ne pas avoir poursuivi le yoga à la maison pendant le confinement afin d’entretenir la musculature générale et donc la musculature rachidienne. Plusieurs ami(e)s kinés ou ostéopathes m’ont d’ailleurs fait part des ravages occasionnés par le confinement sur la mobilité des gens.
Malgré cet épisode lombalgique (surmonté grâce à la reprise de l’activité physique en douceur avec uniquement le yoga à la clé), et bien que je garde une réticence et une douleur modérée au niveau des lombaires basses dans les postures d’hyperextension, j’apprécie ainsi particulièrement cette série de postures adaptées lors de lombalgies proposée par Muriel du blog Adapter son Yoga. Ce flow de postures me permet de maintenir une pratique yogique lorsque mes lombaires me titillent un peu. Heureusement, la grande majorité du temps, j’ai peu de restrictions par rapport aux postures de yoga : il y en a 2 ou 3 que j’ai repérées.
Repérage des postures occasionnant des douleurs et adaptations
J’essaie d’être au maximum à l’écoute de mes sensations lors de ma pratique afin d’éviter les blessures, ce qui me permet de maintenir la pratique du yoga et de profiter de ses multiples bienfaits en terme de tonus, de souplesse, d’énergie et de sensation de bien être et de liberté qu’il m’apporte. Voici les quelques postures pour lesquelles je prête une attention particulièrement lors de la réalisation.
Chandelle et cervicalgies
Au cours de postures inversées, notamment celle de la chandelle, alors que je n’éprouvais aucune gène lors de la posture elle même, des douleurs cervicales et thoraciques hautes sont apparues le lendemain, et ce à plusieurs reprises. Dès lors, je ne réalise plus la chandelle complète mais plutôt une posture intermédiaire avec les jambes relevées le long d’un mur, en équerre par rapport au buste (qui reste à plat au sol).
Postures en hyperextension lombaire
Il s’agit de la posture du chameau que je réalise avec une brique ou une serviette roulée sur les talons afin d’amoindrir la cambrure lombaire. Les briques peuvent aussi être placées de part et d’autre des chevilles comme dans la vidéo en lien sur la posture du chameau. Cette posture permet l’ouverture du coeur et je la trouve assez libératrice sur le plan émotionnel.
Et, la posture du cobra dans laquelle je garde parfois les bras semi fléchis en cas de gène lombaire. Pour les bienfaits ressentis, je trouve que la pratique de cette posture m’aide à me tenir plus droite, notamment au niveau du haut du dos.
La posture du chien tête en haut est aussi à réaliser avec précaution en cas de fragilité lombaire.
Pour conclure, en étant à l’écoute de son corps, de ses sensations, en pratiquant le yoga en pleine conscience, sans viser la performance, ni le cardio, ni tout autre objectif dévoyé du yoga comme on peut le voir parfois en Occident, il est presque assuré que chacun puisse obtenir un rapport bénéfice/risque nettement en faveur du bénéfice en terme de santé globale.
C’est en tout cas mon expérience du Yoga (un yoga que je conçois comme évolutif et adaptable à chaque instant) et je la souhaite à la majorité des pratiquants.
Le yoga a été pour moi un outil thérapeutique incroyable, d’une puissance inégalée. Je sais aussi qu’il l’a été pour de nombreuses personnes ayant souffert d’un trouble des conduites alimentaires.
Je suis tellement convaincue de ses atouts que je viens d’achever un programme spécifique 100 % en ligne en collaboration avec Claire Castagne (professeur de Yoga et experte dans les TCA), sur le « Yoga comme outil thérapeutique adapté lors d’anorexie et/ou boulimie« .
Le yoga est un outil de santé naturelle adaptable à presque toutes les problématiques de santé.
Image chien tête en bas : par Isa Abba de Pixabay
Je découvre avec plaisir ta rencontre avec le yoga, comme quoi : on vient souvent au yoga par la pratique physique, et puis c’est souvent avec le temps ou lorsque c’est le bon moment qu’on approfondit avec la respiration, la méditation… tous les autres aspects !
J’aime beaucoup la citation sur la périphérie, que je ne connaissais pas.
Merci de dévoiler ainsi ton parcours ! Je comprends mieux maintenant pourquoi tu as ressenti tes tensions dans le dos après la chandelle. C’est super que tu arrives à t’écouter et trouver des adaptations. Très sympa le chameau aussi avec les briques. Sinon, tu peux aussi placer les mains sur les lombaires pour descendre encore un peu moins.
En espérant que ce programme Yoga & TCA conçu ensemble aide de nombreuses personnes sur le chemin de la guérison 💖
Un énorme merci Emma pour ta participation à mon évènement interblogueurs! J’ai évidemment été très sensible à la lecture de ton histoire familiale et aussi au passage concernant l’épisode de lombalgie aigüe due à l’arrêt de toute activité physique pendant le confinement. Tu me donnes également envie de creuser plus les dernières découvertes sur le nerf vague et le moyen de le stimuler par certains pranayamas et des techniques un peu spontanées comme le gargarisme…affaire à suivre, donc… Je vous souhaite le meilleur à Claire et toi pour votre programme Yoga & TCA, étant également convaincue des effets thérapeutiques d’un Yoga bien encadré.